dimanche 23 mars 2014

Quand le vice-président du FN se lâche par SMS contre une journaliste

Une journaliste de Perpignan a pu mesurer l’animosité à son égard du vice-président du FN Louis Aliot, candidat aux municipales, quand elle a reçu par erreur de sa part un SMS à la grossièreté sans équivoque.

"Je viens de signifier à cette pute de M. (M. Aliot cite ici le nom de la journaliste) que dimanche je ne me déplacerai pas dans sa boutique. Elle courra derrière l’info", dit le message reçu par la journaliste politique de l’Indépendant vendredi à l’heure du petit-déjeuner et destiné à un autre.
M. Aliot exprimait là sa décision de ne pas participer à la soirée électorale organisée par l’Indépendant dimanche soir après le premier tour. M. Aliot, que les sondages donnent deuxième dimanche, venait de lire dans le journal une brève signalant que six de ses colistiers ne pourraient pas voter à Perpignan puisqu’ils n’y sont pas inscrits sur les listes électorales. Cinq d’entre eux figurent dans les dix premiers de la liste, précisait le journal qui ajoutait: "Rien d’irrégulier sur le fond, mais un fort sentiment de désordre et de légèreté sur la forme".
La journaliste a reçu un premier SMS dans lequel M. Aliot l’accusait en langage respectueux de ne pas avoir effectué la même recherche pour les autres listes. Une demi-heure plus plus tard lui parvenait le message adressé à un autre, et encore quelques minutes après un troisième dans lequel M. Aliot confessait son erreur et présentait ses excuses tout en répétant son accusation de partialité.
M. Aliot a expliqué samedi à l’AFP que le deuxième message, "totalement privé", était destiné à un ami et qu’il était parvenu à la journaliste par une "erreur d’aiguillage" qu’il a qualifiée de "malheureuse".
Mais il a trouvé "assez particulier" qu’aussi près du scrutin l’Indépendant n’évoque que le cas de six colistiers du Front national alors que selon lui "toutes les listes" ont la même singularité.
"Le traitement dont nous avons été victimes tout au long de la campagne (n’est) pas respectueux du pluralisme des opinions", a-t-il insisté. L’Indépendant a récusé tout parti pris. "La plupart des candidats sont persuadés qu’on ne les traite pas équitablement, on a décidé de traiter tous les candidats à égalité, y compris le Front national", a répondu le rédacteur en chef adjoint du journal Pierre Mathis.

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