Une journaliste de Perpignan a pu mesurer l’animosité à son égard du vice-président du FN Louis Aliot, candidat aux municipales, quand elle a reçu par erreur de sa part un SMS à la grossièreté sans équivoque.
"Je
viens de signifier à cette pute de M. (M. Aliot cite ici le nom de la
journaliste) que dimanche je ne me déplacerai pas dans sa boutique. Elle
courra derrière l’info", dit le message reçu par la journaliste
politique de l’Indépendant vendredi à l’heure du petit-déjeuner et
destiné à un autre.
M. Aliot exprimait là sa décision de ne pas
participer à la soirée électorale organisée par l’Indépendant dimanche
soir après le premier tour. M. Aliot, que les sondages donnent deuxième
dimanche, venait de lire dans le journal une brève signalant que six de
ses colistiers ne pourraient pas voter à Perpignan puisqu’ils n’y sont
pas inscrits sur les listes électorales. Cinq d’entre eux figurent dans
les dix premiers de la liste, précisait le journal qui ajoutait: "Rien
d’irrégulier sur le fond, mais un fort sentiment de désordre et de
légèreté sur la forme".
La journaliste a reçu un premier SMS dans
lequel M. Aliot l’accusait en langage respectueux de ne pas avoir
effectué la même recherche pour les autres listes. Une demi-heure plus
plus tard lui parvenait le message adressé à un autre, et encore
quelques minutes après un troisième dans lequel M. Aliot confessait son
erreur et présentait ses excuses tout en répétant son accusation de
partialité.
M. Aliot a expliqué samedi à l’AFP que le deuxième
message, "totalement privé", était destiné à un ami et qu’il était
parvenu à la journaliste par une "erreur d’aiguillage" qu’il a qualifiée
de "malheureuse".
Mais il a trouvé "assez particulier" qu’aussi
près du scrutin l’Indépendant n’évoque que le cas de six colistiers du
Front national alors que selon lui "toutes les listes" ont la même
singularité.
"Le traitement dont nous avons été victimes tout au
long de la campagne (n’est) pas respectueux du pluralisme des opinions",
a-t-il insisté. L’Indépendant a récusé tout parti pris. "La plupart des
candidats sont persuadés qu’on ne les traite pas équitablement, on a
décidé de traiter tous les candidats à égalité, y compris le Front
national", a répondu le rédacteur en chef adjoint du journal Pierre
Mathis.
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